fils de Anne et Anne Vallée
Branche de la Barre
Branche de la Barre
Henry de Chivré arrive au monde vers 1646, durant la régence d’Anne d’Autriche en attendant la majorité de Louis XIV. Quatre soeurs : Anne, Elisabeth, Marie et Françoise compléteront la famille.
Alors âgé d’environ 7 ans, il se retrouve orphelin de père avec ses quatre sœurs tous élevés dans la foi protestante.
Dans le rapport sur l'Anjou « à faire au Roy et à nos seigneurs de son conseil royal de l’Etat » fait par Charles Colbert de Croissy en 1664 nous pouvons lire : « Le sieur de Chivré, marquis de la Barre, religionnaire qui a du crédit en ce parti ; 30.000 livres de rente en fonds de terre. »[1].
Henry de Chivré s’unit par contrat passé devant Guillon et Guillebard, notaires, le 17 janvier 1665[2] à Marguerite Bodin (d’azur à l’écu d’argent et 8 besants d’or) dame d’Exoudun dans les Deux-Sèvres, fille de Théophile Bodin et de Marguerite Forain, famille très fidèle au protestantisme.
Deux garçons et deux filles naissent de cette union :
Henry de Chivré figure ainsi dans le catalogue des gentilshommes et nobles de la province d’Anjou en 1666 comme ayant payé la taxe pour être confirmé dans sa noblesse : « Henri de Chivray, Chevalier, Sr Marquis de la Barre, y demeurant paroisse de Bierné, El. De Châteaugontier, eut acte de la représentation de ses titres tant pour luy que pour sa mère et pour Gédéon de Chivray, son oncle, Chevalier, Sr Baron de Mélian, demeurant en la maison de la Touchemoreau, paroisse de Seurdres, El. d’Angers, et ce le 19 aoust 1667. »[3].
Marguerite Bodin intervient auprès de sa grand-mère Marguerite de Saint-George et sa tante Louise Forain qui luttaient pour éviter la destruction du temple d’Exoudun. Malgré cela, ces deux dernières sont incarcérées à Poitiers le 9 janvier 1667 et le temple est détruit[4].
Louis de Bailleul, marquis de Château-Gontier, déclare le 5 août 1669 : « Messire Henri de Chivré, chevalier, seigneur, Marquis de la Barre est mon homme de foy lige pour raison de sa terre du Plessis Bourreau, tant en fief qu’en domaine et nous doibt quarante jours de garde d’un homme suffisamment armé à ses despens ; est encore mon homme de foy simple pour son lieu de la Brière, et pour le bois au Baron et m’en doibt six deniers de service. »[5].
En 1670 Henry vend la propriété de Chasseguey venant des de Carbonnel, « pour le prix de 71.000 livres, à Jacques de Saint-Germain, seigneur de Fontenay. »[6].
Il vend le Marensin à Jean de Reynier par contrat du 20 mars 1672 devant Dugrillon, notaire royal à Bordeaux[7].
Aide de camp de Louis de Condé, Henry de Chivré se retrouve à ses côtés au siège de Limbourg contre les hollandais où il est grièvement blessé en juin 1675 et meurt peu après à Maestrich, à trente ans environ, pendant le règne de Louis XIV[8].
Louise Forain, veuve de Pierre Vasselot de Reigné, sortie de France dès 1677 pour raison de religion, laisse des biens très considérables, entre autres la terre d'Exoudun, qui sont affermés à sa nièce Marguerite Bodin[9].
Marguerite rend aveu pour les terres de La Croix proche d’Exoudun le 10 octobre 1679. Cette terre fera l’objet de contestations jusqu’en 1722 opposant les enfants de Gédéon de Chivré : Henry, Adrien, Louis et les enfants de Suzanne Henriette de Chivré : Henry et Louis Cornet avec Alexandre d’Albin et consorts qui s’estimaient aussi héritiers de ce bien[10].
En conséquence de la révocation de l’Edit de Nantes Marguerite Bodin abjure le 13 février 1686 en même temps que sa belle-mère Anne Vallée et ses belles-sœurs à la Barre[11].
En tant que tutrice et au nom de ses deux filles Hélène Marguerite et Henriette Cécile, elle déclare dans une procédure du 25 juin 1696 renoncer à la succession de « Claude Vallée seigneur de Chenailles leur grand-oncle qui s’est retiré hors du Royaume pour cause de religion … » en raison des trop nombreuses créances du sieur Vallée[12].
Marguerite Bodin et ses deux filles quittent ensuite la France pour la Hollande comme on peut le lire sur une lettre du 4 août 1698 : « permettez que je vous fasse souvenir de l’aimable mademoiselle de la Barre qui est sortie de France avec Madame sa mère, sa sœur et sa tante en charrette, pour ne point changer de religion. »[13].
Le 30 octobre 1710 Hélène Marguerite et Henriette Cécile sont naturalisées à la Haye en Hollande avec leur mère Marguerite Bodin qui y meurt le 25 janvier 1730 et y est inhumée dans la classe S.T. 30[14].
[1] Archives d'Anjou - P. Marchegay - T.1 p.134 – gallica.bnf.fr
[2] Mélanges généalogiques et historiques, classés par ordre alphabétique des noms de familles et de matières. XIV CHARMILLON-CHINY --1301-1800 - p.288 - gallica.bnf.fr
[3] Catalogue des gentilshommes d'Anjou lors de la recherche de la noblesse de 1666 / par M. Voisin de La Noirays ; publ. par P. de Farcy - p.14 – gallica.bnf.fr
[4] La Révocation de l’Edit de Nantes à Paris par O. Douen – T.1 p.303
[5] Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne - 1899 - V.15 p.274 - gallica.bnf.fr
[6] Revue historique, archéologique et monumentale de l'arrondissement de Mortain / par M. Hippolyte Sauvage,... T.3 - p.78 - gallica.bnf.fr
[7] Revue de géographie commerciale - 1913 - A39 - p.308 - gallica.bnf.fr
[8] Une famille de seigneurs du Haut-Anjou : Les Chivré – Jean de Chivré
[9] Histoire des protestants et des églises réformées du Poitou – V.3 p.357
[10] Mélanges généalogiques et historiques, classés par ordre alphabétique des noms de familles et de matières. XIV CHARMILLON-CHINY --1301-1800 - p.288 - gallica.bnf.fr
[11] Archives départementales de la Mayenne - Bierné
[12] Registres de Tutelles Paris – AN Y4058
[13] Correspondentie van Willem III en van Hans Willem Bentinck – p.294
[14] Une famille de seigneurs du Haut-Anjou : Les Chivré – Jean de Chivré
Alors âgé d’environ 7 ans, il se retrouve orphelin de père avec ses quatre sœurs tous élevés dans la foi protestante.
Dans le rapport sur l'Anjou « à faire au Roy et à nos seigneurs de son conseil royal de l’Etat » fait par Charles Colbert de Croissy en 1664 nous pouvons lire : « Le sieur de Chivré, marquis de la Barre, religionnaire qui a du crédit en ce parti ; 30.000 livres de rente en fonds de terre. »[1].
Henry de Chivré s’unit par contrat passé devant Guillon et Guillebard, notaires, le 17 janvier 1665[2] à Marguerite Bodin (d’azur à l’écu d’argent et 8 besants d’or) dame d’Exoudun dans les Deux-Sèvres, fille de Théophile Bodin et de Marguerite Forain, famille très fidèle au protestantisme.Deux garçons et deux filles naissent de cette union :
- Louis de Chivré né vers 1667.
- Henry de Chivré né le 27 janvier 1670.
- Hélène Marguerite de Chivré née en 1671.
- Henriette Cécile de Chivré née vers 1673.
Henry de Chivré figure ainsi dans le catalogue des gentilshommes et nobles de la province d’Anjou en 1666 comme ayant payé la taxe pour être confirmé dans sa noblesse : « Henri de Chivray, Chevalier, Sr Marquis de la Barre, y demeurant paroisse de Bierné, El. De Châteaugontier, eut acte de la représentation de ses titres tant pour luy que pour sa mère et pour Gédéon de Chivray, son oncle, Chevalier, Sr Baron de Mélian, demeurant en la maison de la Touchemoreau, paroisse de Seurdres, El. d’Angers, et ce le 19 aoust 1667. »[3].
Marguerite Bodin intervient auprès de sa grand-mère Marguerite de Saint-George et sa tante Louise Forain qui luttaient pour éviter la destruction du temple d’Exoudun. Malgré cela, ces deux dernières sont incarcérées à Poitiers le 9 janvier 1667 et le temple est détruit[4].
Louis de Bailleul, marquis de Château-Gontier, déclare le 5 août 1669 : « Messire Henri de Chivré, chevalier, seigneur, Marquis de la Barre est mon homme de foy lige pour raison de sa terre du Plessis Bourreau, tant en fief qu’en domaine et nous doibt quarante jours de garde d’un homme suffisamment armé à ses despens ; est encore mon homme de foy simple pour son lieu de la Brière, et pour le bois au Baron et m’en doibt six deniers de service. »[5].
En 1670 Henry vend la propriété de Chasseguey venant des de Carbonnel, « pour le prix de 71.000 livres, à Jacques de Saint-Germain, seigneur de Fontenay. »[6].
Il vend le Marensin à Jean de Reynier par contrat du 20 mars 1672 devant Dugrillon, notaire royal à Bordeaux[7].
Aide de camp de Louis de Condé, Henry de Chivré se retrouve à ses côtés au siège de Limbourg contre les hollandais où il est grièvement blessé en juin 1675 et meurt peu après à Maestrich, à trente ans environ, pendant le règne de Louis XIV[8].
Louise Forain, veuve de Pierre Vasselot de Reigné, sortie de France dès 1677 pour raison de religion, laisse des biens très considérables, entre autres la terre d'Exoudun, qui sont affermés à sa nièce Marguerite Bodin[9].
Marguerite rend aveu pour les terres de La Croix proche d’Exoudun le 10 octobre 1679. Cette terre fera l’objet de contestations jusqu’en 1722 opposant les enfants de Gédéon de Chivré : Henry, Adrien, Louis et les enfants de Suzanne Henriette de Chivré : Henry et Louis Cornet avec Alexandre d’Albin et consorts qui s’estimaient aussi héritiers de ce bien[10].
En conséquence de la révocation de l’Edit de Nantes Marguerite Bodin abjure le 13 février 1686 en même temps que sa belle-mère Anne Vallée et ses belles-sœurs à la Barre[11].
En tant que tutrice et au nom de ses deux filles Hélène Marguerite et Henriette Cécile, elle déclare dans une procédure du 25 juin 1696 renoncer à la succession de « Claude Vallée seigneur de Chenailles leur grand-oncle qui s’est retiré hors du Royaume pour cause de religion … » en raison des trop nombreuses créances du sieur Vallée[12].
Marguerite Bodin et ses deux filles quittent ensuite la France pour la Hollande comme on peut le lire sur une lettre du 4 août 1698 : « permettez que je vous fasse souvenir de l’aimable mademoiselle de la Barre qui est sortie de France avec Madame sa mère, sa sœur et sa tante en charrette, pour ne point changer de religion. »[13].
Le 30 octobre 1710 Hélène Marguerite et Henriette Cécile sont naturalisées à la Haye en Hollande avec leur mère Marguerite Bodin qui y meurt le 25 janvier 1730 et y est inhumée dans la classe S.T. 30[14].
[1] Archives d'Anjou - P. Marchegay - T.1 p.134 – gallica.bnf.fr
[2] Mélanges généalogiques et historiques, classés par ordre alphabétique des noms de familles et de matières. XIV CHARMILLON-CHINY --1301-1800 - p.288 - gallica.bnf.fr
[3] Catalogue des gentilshommes d'Anjou lors de la recherche de la noblesse de 1666 / par M. Voisin de La Noirays ; publ. par P. de Farcy - p.14 – gallica.bnf.fr
[4] La Révocation de l’Edit de Nantes à Paris par O. Douen – T.1 p.303
[5] Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne - 1899 - V.15 p.274 - gallica.bnf.fr
[6] Revue historique, archéologique et monumentale de l'arrondissement de Mortain / par M. Hippolyte Sauvage,... T.3 - p.78 - gallica.bnf.fr
[7] Revue de géographie commerciale - 1913 - A39 - p.308 - gallica.bnf.fr
[8] Une famille de seigneurs du Haut-Anjou : Les Chivré – Jean de Chivré
[9] Histoire des protestants et des églises réformées du Poitou – V.3 p.357
[10] Mélanges généalogiques et historiques, classés par ordre alphabétique des noms de familles et de matières. XIV CHARMILLON-CHINY --1301-1800 - p.288 - gallica.bnf.fr
[11] Archives départementales de la Mayenne - Bierné
[12] Registres de Tutelles Paris – AN Y4058
[13] Correspondentie van Willem III en van Hans Willem Bentinck – p.294
[14] Une famille de seigneurs du Haut-Anjou : Les Chivré – Jean de Chivré
Proches de Henry de Chivré
- Henry de Chivré, seigneur puis marquis de la Barre de Bierné (1585-1638) x 1618 Antoinette de Carbonnel (-1626) GP
- Suzanne de Chivré (1660-1700) x 1685 Jean Cornet, seigneur de Neuville (1648-) CG
- Henriette Cornet (1686-) C
- Jean Cornet (1687-) C
- Gabriel Cornet (1688-) C
- Louis Cornet (1693-) C
- Anne Cornet (1694-1696) C
- Henry Cornet, seigneur de Ramville (-) C
- Henry de Chivré, marquis de la Barre (1683-1738) x 1711 Françoise Viel (1689-1767) C
- Marie de Chivré (1684-1733) C
- Françoise de Chivré (1685-1708) C
- René de Chivré (1686-) C
- Marie de Chivré (1687-1761) C
- Jean de Chivré (1690-) C
- Adrien de Chivré, seigneur de Notre-Dame de Blagny (1691-1745) C
- Louis de Chivré, seigneur de Notre-Dame de Blagny (1694-1764) C
- Gédéon de Chivré, baron de Meilhan (1628-1688) x 1676 Jacqueline de Béchevel (-1711) OT
- Françoise de Chivré (1629-) OT
- Hector Vallée, sieur de Mérouville (-) x Suzanne Bigot (1600-) GP
- Anne Vallée (-1694) x 1645 Anne de Chivré, marquis de la Barre ... P
- Claude Vallée, sieur de Chenailles (1620-) x 1656 Madeleine Hervart (-) OT
- Claude Vallée, sieur de Chenailles (-) x 1682 Marguerite de Monceau (-) CG
- Hector Vallée (1625-) OT
Proches de Marguerite Bodin
- Jacques Bodin, seigneur de la Barre (-) x Eléonore Claveau (-) GP
- Théophile Bodin, seigneur de la Barre (-) x Marguerite Forain (-) P
- Bonaventure Forain, chevalier (-) x Marguerite de Saint-George (-) GP
- Marguerite Forain (-) x Théophile Bodin, seigneur de la Barre ... P
- Louise Forain (-) x Pierre Vasselot de Reigné (-) OT
GP : grands-parents - P : parents - E : enfants - OT : oncles et tantes - CG : cousins germains - C : cousins - N : neveux et nièces